Comment devenir l’artiste que l’on désire

Quand je me suis lancée dans une carrière artistique à 45 ans, je ne savais pas par où commencer, et à vrai dire, je ne savais pas où je mettais les pieds! Forte de mon désir de retrouver la joie de peindre et de créer, j’ai d’abord voulu m’inspirer de ce que les autres faisaient. Parce que c’était à la fois rassurant et inspirant. A ce moment-là, je n’ai pas pris le temps de me poser pour me demander comment je voulais faire les choses. Au lieu de la réflexion, je me suis jetée dans l’action… Je n’avais alors pas conscience qu’en développant mon processus créatif, j’allais aussi m’engager sur un chemin de vie.

Notre socle : l’éducation et l’expérience

L’éducation qu’on a reçue et les expériences passées constituent notre socle et c’est là dessus que, naturellement, on s’appuie pour grandir et aller de l’avant. Mais que se passe-t-il si les pensées issues de ce socle ne nous servent pas, voire nous empêchent d’avancer? Et puis toute cette affaire artistique, c’est nouveau, on n’a pas encore de repères! Or le cerveau lui, toujours partisan du moindre effort, déteste l’inconnu et la nouveauté… Il préfère revenir à ce qu’il connait, c’est moins fatigant. Pour évoluer, il va donc falloir le décider, et faire des efforts.

Notre esprit est rempli de pensées que nous prenons souvent pour la vérité, ou la réalité. Or, ce ne sont bien souvent que des jugements et des opinions. On se dit : je suis paresseuse ou désorganisée ou bien il est irresponsable, ou il n’écoute rien… C’est tellement ancré en nous, toutes ces choses que l’on se dit, que l’on ne se rend pas compte que ce sont juste des croyances, autrement dit : notre lecture particulière du monde.

Quand on se lance dans une carrière artistique après quarante ans, certains schémas de pensées sont déjà bien installés. S’ils nous servent tant mieux! Après tout, certains sont très bénéfique. Mais, si à chaque fois qu’on prend son pinceau ou son appareil photo, on est assaillie de pensées telles que : je suis nulle / je n’y arriverai jamais / il y a des gens qui font des choses tellement mieux que moi / c’est trop tard / c’est de la folie… etc, alors il devient impossible de travailler. L’esprit est encombré de tous ces “obstacles” et on ne peut pas trouver la sérénité et le lâcher-prise nécessaires pour créer.

Pour changer cela, la première chose à faire est de devenir observatrice de ses pensées et de ses croyances. Non plus se dire : je suis nulle, mais je suis en train de penser que je suis nulle… Pourquoi ces pensées nous apparaissent-elles comme des vérités? Parce qu’on les a pratiquées souvent, et répétées un nombre de fois considérable. Pour le cerveau, c’est devenu automatique. Je ne sais pas comment faire = je suis nulle. J’ai 45 ans = je suis trop vieille… Etc… Je pense que vous voyez à quoi je fais référence, parce que l’on a tous des trucs comme ça, qui nous traversent l’antichambre de la coucourde, comme dirait Andrea Camilleri à travers la voix du commissaire Montalbano.

Que peut-on croire et comment?

Ce qui est génial, c’est que l’on peut choisir de croire ce que l’on veut. C’est à dire qu’au lieu de croire des choses qui nous desservent, on peut consciemment décider d’avoir des croyances qui nous servent : si l’on se dit, j’ai beaucoup à apprendre, mais je peux apprécier chaque minute passée à développer ma créativité, c’est quand même plus profitable que de ressasser en boucle : je suis nulle, je n’y arriverai jamais. Ce qu’il faut, c’est trouver des croyances qui nous paraissent acceptables et qui nous sont utiles.

Pour cela, il faut recourir à l’imagination et à la visualisation : se voir en tant qu’artiste en herbe certes, mais savourant le temps passé dans l’atelier à créer, à rêver, à mettre en œuvre différents projets par exemple. Une croyance est, en effet, une pensée que l’on a répétée encore et encore. Donc, il suffit pour amorcer un changement, de choisir ce que l’on désire croire, de le formuler, de l’accepter comme vrai, puis de le pratiquer et de le répéter.

Bien sûr, ce n’est pas toujours simple, et cela demande du temps. Mais une première étape peut consister à repérer et à noter toutes les croyances qui nous bloquent, puis à écrire une pensée alternative. C’est le moment de commencer à imaginer quelle artiste on désire être. Au delà de ce que font les autres, repérer ce qui nous stimule, nous guide, nous énergise. Quelles personnes déclenchent en nous un sentiment d’envie et pourquoi. On peut se dire : si l’argent n’était pas un problème et que mes décisions ne blessaient personnes, qu’aurais-je VRAIMENT envie de faire? Au-delà des croyances et des pensées, la véritable première étape, c’est de s’autoriser à rêver!

Et vous, avez-vous pris le temps de vous demander quelle artiste (ou personne) vous désiriez être? N’hésitez pas à commenter!

(Suite et fin la semaine prochaine, car ce sujet est vaste! Je vous proposerai une feuille de travail pour vous aider à travailler sur ce sujet)

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3 Commentaires

  1. Devenir artiste, moi? On oublie, pour de pures raisons physiques, ou alors un art à trouver, là. Mais en revanche ne pas écouter ceux qui pensent qu’à tel âge on ne peut plus rien, ou, pire, ceux qui veulent vous surprotéger… Allez go, ma belle!

  2. Bonjour, je trouve votre partage d’expérience lumineux, oui j’y vois de la lumière et de la générosité. Vos mots inspirants illustrent votre cheminement personnel. Merci à vous, je reviendrai avec plaisir.

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