Résistance

Bonjour amie, ami!

Depuis quelques mois, j’ai le sentiment d’avoir de plus en plus besoin de temps et d’espace. Dans ce monde saturé de bruits divers et de contenu à la sauce aigre-douce, je cherche ces zones neutres où je peux retrouver le calme et la paix. En général, je les trouve quand je suis dans la nature ou bien tôt le matin, quand j’écris quelques pages dans le petit cahier qui me sert de déversoir. 

Plus les algorithmes tentent de modeler mes goûts, plus la foule fait irruption dans mon environnement, et plus j’ai envie d’aller dans ces monts d’Arrée où le vert cru de l’herbe neuve se mêle désormais aux débris noirs de l’incendie. J’ai besoin de dégager ce qui entrave mon regard pour voir mieux et plus loin. J’ai besoin de bercer mon ouïe du chant des oiseaux. De laisser entrer dans mes narines les parfums variés d’une terre qui a retrouvé un peu d’humidité, et de goûter les quelques mûres que le soleil n’a pas calcinées. 

Là, je retrouve quelque chose que j’ai perdu. 

Je ne sais pas exactement comment ça s’est produit, ni quand. 

Tout ce que je constate, c’est qu’il est de plus en plus difficile d’être sereine dans ce monde bombardé de nouvelles anxiogènes, de marchandises à acheter, d’occasions à ne pas rater, de choses à apprendre, d’urgences fabriquées qui nourrissent notre peur de “passer à côté”. 

Pour tout dire, je n’en peux plus de ce monde-là. Il m’épuise et me stresse, me rabougrit et me crispe. Ça a commencé par un dégoût des réseaux sociaux et puis peu à peu, ça a contaminé tout le reste. Tout ce qui est destiné à nous transformer en humains 2.0, ou plutôt à nous dépouiller peu à peu, et sans qu’on en ait vraiment conscience, de notre humanité. Cette modernité qui, peu à peu, sape notre joie de vivre, notre spontanéité, notre curiosité, et nos relations. 

Face à cette force qui submerge tout, je n’ai comme défense que de protéger férocement mon espace et mon temps. Sans dresser de barrières, mais simplement en allant là où ces GAFAM – qui ne veulent pas notre bien – ne sont pas. Dans la nature, dans les jardins, dans l’espace des livres impérissables, dans la correspondance de Gustave, dans la musique, dans le silence des chemins zébrés de soleil, sous le bras nocturne de la galaxie.

C’est une forme de résistance, un chemin qu’il faut tracer. 

Un chemin oublié dans les monts d’Arrée

Je laisse mes comptes en friche. Je refuse de participer au grand jeu de qui fera mieux le mariole, qui publiera le plus souvent, qui déversera des bennes de contenu repiqué, remâché, digéré, ruminé et régurgité. Je refuse de courir après la quantité, le toujours plus. Je refuse de concourir avec ceux qui déroberont le plus habilement votre temps, votre attention, ou votre argent.

J’ai décidé cet été de ne garder que mon site. Ce que je vais y faire? Je ne sais pas bien encore. J’y ai déjà rapatrié mes cours, et j’ai très envie d’y écrire, d’y publier des photos, des idées, des réflexions. Mais c’est nébuleux pour le moment. L’aiguille de ma boussole interne oscille… 

Cela renforce mon besoin de temps et d’espace pour penser, pour imaginer, et rêver. Car oui, je rêve de nouveau, même si mes nuits sont tronquées.

Je rêve les yeux ouverts en regardant les cormorans pêcher dans l’onde claire.

Je rêve allongée dans les herbes rousses des champs en suivant les caprices des nuages polymorphes.

Je rêve à la terrasse du café où je pense à demain.

A ce temps et cet espace de “demain” qui contient 24 heures de promesses. 

Dernières informations

La moitié des cafés et salons de thé de Douarnenez se mettant en congés, je suspends pour un temps les rencontre au café du mardi après-midi!

Samedi 24 septembre, le premier stage sur les sketchbooks commence, et j’ai vraiment hâte de démarrer avec mon petit groupe. Je pense que ça va être fertile en idées et en belles surprises.

Si vous avez raté ma dernière vidéo, c’est ICI pour la séance de rattrapage. C’est la seule présence en dehors de mon site que j’entretiens. J’ai réduit le nombre de vidéos mensuelles à deux, rythme qui me convient mieux.

Je vous invite à réagir à ce texte en commentaire, si vous le souhaitez. Quelle consommation faites-vous des réseaux sociaux? Quel est votre rapport avec ces plateformes? Quels bénéfices en retirez-vous?

A toutes et tous, je vous souhaite une bonne semaine et vous dis à bientôt. 

ps : ceci est une partie du contenu de ma newsletter du 19 septembre 2022. Si vous souhaitez vous y abonner pour recevoir mes nouvelles les plus fraîches, vous pouvez le faire grâce au formulaire ci-dessous.

Traitement en cours…
Terminé ! Vous figurez dans la liste.

4 Commentaires

  1. Chère Gwenaëlle, que ces mots me parlent, mes pas suivent aujourd hui ce chemin qui mène vers ces valeurs fondamentales, re-découvrir que nous ne faisons qu un avec la nature, plonger ses mains dans une terre vivante, prendre le temps de contempler ce qu une campagne profonde nous offre , … je ne connais rien qui nourisse plus.
    Merci pour tes mots toujours si bien ordonnés, c est un plaisir de te lire.

  2. Résiste et rêve ! C’est évidemment ce que nous devrions tous faire, et je ressens comme toi le besoin de prendre du temps et de prendre du large avec les réseaux, le bruit, la ville, la pression… Mais pour moi, il faut attendre encore un peu avant le changement de vie breton. Alors nous essayons de nous promener, de voir de belles choses, de rencontrer des gens intéressants, de rire beaucoup et d’aimer… et je compte les jours pour revenir en Bretagne !

    1. Merci Alix. Je crois qu’on réalise chacune, chacun les aménagements que l’on peut. Parfois il suffit d’un léger changement pour se sentir déjà mieux! 😀

Les commentaires sont fermés.