| | |

Peintures petits formats : pas si faciles!

Durant ma pause, j’ai laissé de nombreuses peintures de petits formats en attente. La semaine dernière, j’ai décidé de les reprendre.

Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas évident de me “remettre” dans une peinture que j’ai laissée de côté longtemps. L’énergie qui m’animait jusqu’à l’étape où j’en suis arrivée a disparu depuis longtemps. Parfois, je ne sais même plus dans quelle direction je comptais aller. C’était le cas avec ces panneaux de bois de 30×30 que j’avais fait avancer en octobre et novembre, mais sans en être satisfaite.

Premières étapes

J’ai décidé de repartir non pas de zéro (cela aurait voulu dire tout recouvrir de gesso et ça aurait été dommage de faire disparaitre les premières couches), mais de recouvrir la surface comme bon me semblait. Je me suis d’abord amusée à faire vraiment ce que je voulais, à jouer avec les couleurs et les formes.

Peinture petit format.. pas si facile!
Premiers passages sur le fond existant

Arrivée là, c’était vraiment l’entropie à l’état pur! Alors j’en ai rajouté une couche, en collant divers éléments, pris dans des pages de magazines. Je suis restée dans la même palette de couleurs.

Attention ça se complique encore!

Remettre de l’ordre

Quand j’ai repris cette toile ce matin, je savais qu’il y avait des choses qui me plaisaient, et d’autres pas du tout. Par exemple le galet bleu sur fond vert me paraissait trop massif. J’aimais bien la bande de collage avec les couleurs variées, mais je n’étais pas sûre de pouvoir la garder en l’état.

Comme j’avais des papiers créées avec ma Gelli Plate dans des couleurs similaires, j’ai décidé de voir si je pouvais en coller certains morceaux pour dissimuler les zones que je n’aimais pas.

Coller ces papiers a totalement changé la donne. A partir de là, il me fallait trouver comment équilibrer ma peinture. J’avais réussi à me débarrasser de qui ne me plaisait pas, mais la toile était loin d’être finie. J’ai tâtonné. J’ai avancé à petits pas, des traits ici et là, un peu de pochoir, un glacis… Hum, toujours pas satisfaite. J’ai accroché la toile au mur, l’ai tournée d’un quart de tour, et puis encore un quart de tour, tout en buvant mon café. Ça cogitait sévère!

On y est presque…

Tout est question d’équilibre

J’ai failli remettre la solution à demain, me disant que j’aurais sans doute un regard plus objectif après une nuit de sommeil. Mais ça me titillait cette toile! Je voulais la terminer, et tout de suite! Alors je l’ai prise en photo et j’ai fait quelques essais avec l’application Procreate. Et j’ai fini par résoudre mon problème, et la toile en même temps.

Le résultat final

Certains éléments que j’aimais bien ont été “sacrifiés” au nom de l’équilibre global et de la composition. Les zones bleues sont passives : les éléments sont visibles, mais se fondent sous le glacis. La zone orange, très active, par le contraste qu’elle crée et les cercles qui l’animent, avait besoin de trouver ses points d’appui, pour ne pas être totalement détachée du fond.

Les petits formats donnent une illusion de facilité, parce que la surface étant petite, il est courant de croire que l’on en viendra vite à bout. Mais le danger guette : mettre trop d’éléments disparates dans un espace réduit conduit à générer un véritable capharnaüm.

Pour moi, c’est souvent le but du jeu : créer le chaos et puis trouver des solutions pour en sortir… Mais redonner de l’unité et de la cohérence à ces panneaux de 30×30 est une gageure. Il faut accepter de sacrifier des zones, d’en rendre d’autres cohérentes avec un glacis, et donc de faire disparaitre beaucoup d’éléments nés des premières couches.

C’est un exercice de funambule, mais aussi un excellent moyen d’apprendre à maîtriser l’espace de la toile. Au final, ce sont trois toiles que j’ai terminées ce matin, en suivant la même démarche :

Qu’en pensez-vous? J’aime bien le côté ludique de ces panneaux très colorés. Il y a là quelque chose de joyeux et d’insouciant qui m’a tout d’abord surprise, parce que c’est assez différent de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant, mais au final ça correspond bien à mon état d’esprit du moment. J’en ai encore quelques uns d’inachevés qui m’attendent. Quelques bonnes heures de travail en perspective!

Et vous? Avez-vous des formats où vous vous sentez plus à l’aise que d’autres? Savez-vous pourquoi? Partagez vos avis dans les commentaires!

(Si vous désirez essayer la peinture sur panneau de bois, sachez que je trouve les miens ICI.)

A lire également

6 Commentaires

  1. Bonjour Gwenaëlle,
    Merci pour ton partage de processus. J’aime effectivement bien le côté ludique, particulièrement visible dans la première toile (que tu détailles). La 3e me plaît aussi. Ça me semble effectivement différent de ce que tu fais habituellement mais c’est bien de “varier sans le vouloir” consciemment au début, du moins.
    Tu as raison, les petits formats ne sont pas simples. Par facilité et/ou par peur, c’est ce que je faisais jusqu’à présent. Mais ma dernière aquarelle réussie (celle dont je t’avais envoyé une photo) est un A3, et j’étais heureuse d’avoir réussi (au moins une fois) à passer le pas vers un plus grand format.
    Belle semaine !

    1. Oui, varier sans le vouloir est souvent le début d’un autre chapitre, une envie qui se manifeste, qu’on teste et qu’on fait évoluer ensuite… 😄 Merci pour ton commentaire et bonne semaine à toi!

  2. J’aime beaucoup la bleu et orange ! Et je suis impressionnée par tout ce processus, c’est passionnant de te suivre à la trace ! Pour moi qui ne sais pas tenir un pinceau, c’est bluffant ! Et je m’interroge sur ce qui te fait sentir que ta toile, à un moment donnée, est bien terminée. En tout cas bravo, mon amie artiste, je t’admire beaucoup ! (et chouette que l’envie, le plaisir et l’énergie reviennent !)

    1. Merci Alix pour ton commentaire. La question de savoir quand une toile est terminée est souvent posée aux artistes, et les réponses varient, bien évidemment! 😉 Pour moi, je dirais que c’est une sensation d’équilibre visuel d’abord. Je n’analyse pas trop, je ressens plutôt… Bonne journée! Bises de l’Ouest humide et venteux!

  3. J’aime beaucoup le rendu final de tes deux tableaux et je me dis que les décors qu’ils proposent pourrait aussi servir d’impressions sur des tee-shirts ou des hauts. Je leur trouve plein de vie.

Les commentaires sont fermés.