La création est un processus lent
Bonjour à vous,
et bienvenue dans ce nouveau numéro d’Art/Dim!
Et si on parlait aujourd’hui du lent processus de la création? Nous vivons dans un monde qui va de plus en plus vite, où l’on peut commander un produit un jour et le recevoir le lendemain, où l’on peut sauter d’une relation à l’autre d’un glissement du pouce, et où l’autre bout du monde n’est qu’à quelques heures d’avion. Ces dernières années, Internet a considérablement accéléré le cours des choses et nous nous sommes habitués à cette augmentation de la vitesse. Notre capacité à endurer la frustration s’en trouve d’autant raccourcie et la patience ne fait presque plus partie de nos vertus.
C’est ce qui explique en partie à quel point on peut se sentir déçu de ne pas aller plus vite, de ne pas comprendre plus rapidement quand on se lance dans une forme de création. C’est oublier que tout apprentissage demande du temps, qu’il s’agisse de cuisine, de couture, de conduire un véhicule ou de maitriser un logiciel. La création n’est pas faite pour les gens pressés. C’est un processus lent, et je dirais même une alchimie de longue décantation… Elle nécessite d’abord de se connaitre et de savoir ce qu’on porte dans son cœur et dans ses tripes. Elle suppose ensuite l’apprentissage et le développement de son propre vocabulaire visuel. Cela suppose un va et vient continuel entre la surface et le ressenti, entre la tête et le cœur. Il faut agir, ressentir, noter, continuer, chercher, creuser, explorer.
Dans ce lent exercice de connaissance de soi et de maitrise des techniques et des principes esthétiques, il faut apprendre à lâcher prise, à se préoccuper du processus plus que du résultat, à gâcher et à échouer, encore et encore. Or, notre société n’aime ni la lenteur, ni les erreurs. Il faut donc aller contre ces deux tendances, tenir bon, coûte que coûte, développer un mental résistant et résilient pour traverser ces moments d’ingratitude de la matière qui refuse de se laisser apprivoiser facilement. Il faut devenir Petit Prince, et ruser avec le Renard de la création…
Heureusement, sur le chemin, il y a aussi beaucoup de joie, de surprises et de découvertes, des rencontres aussi. C’est sans doute ce qui rend tout cela si passionnant, et riche de possibilités quasi-infinies. Mais le plus gratifiant, c’est de comprendre, au bout d’un moment, que la lenteur offre des perspectives insoupçonnées, que le corps et le mental s’épanouissent d’autant mieux que l’on prend son temps. Alors si vous créez ou désirez le faire, jouissez dès maintenant de cet espace vaste, calme et paisible offert par la pratique d’un art, qui vous permet de vous reconnecter en profondeur à vous-mêmes et au monde qui vous entoure, sans urgence et sans frénésie.
A voir, à écouter, à lire…
Si vous désirez en savoir un peu plus sur mon parcours, vous pouvez visionner la dernière vidéo que j’ai mise en ligne.
Dans le dernier épisode d’ “Au cœur de l’Art”, Sabina et moi nous sommes penchées sur nos sources d’inspiration. Cela vous inspirera peut-être, qui sait? Dans le prochain, nous évoquerons les relations de l’artiste : un sujet vraiment important et trop souvent négligé. Il sera en ligne le 1er septembre. Abonnez-vous au podcast pour être sûrs de ne rater aucun épisode! (sur la plateforme de votre choix : Apple Podcast, Deezer, Spotify, etc…)
Si, comme moi, vous vous intéressez au processus créatif et à la réflexion sur la création, je vous invite à lire cet article de Diacritik, où il est question d’amour, de poésie, de langage. Une très riche et intéressante réflexion autour de la vie et de l’écriture.
Programme des stages à l’année

Le programme des stages à l’année que je propose dans les Monts d’Arrée est disponible. Vous pouvez découvrir toutes les informations sur cette page.
Je proposerai des stages longs de 4/5 jours, sans doute en mai et juillet 2024. Je vous en parlerai bientôt. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter.
Sur mon chevalet



Je continue mes explorations autour des deux couleurs complémentaires que sont le bleu et l’orange. J’ai beaucoup de plaisir à explorer cette association-là, avec différents procédés et techniques, et en associant parfois du collage. Chaque peinture est comme une séance de méditation : au début, comme les pensées, les marques et les coups de pinceaux partent dans tous les sens. Peu à peu, ça se calme. Un espace s’ouvre. Les couleurs s’apaisent au lieu de s’entrechoquer. Je ne suis pas encore dans le zen, mais je m’en rapproche (très) doucement…
J’espère que ce numéro d’Art/Dim a satisfait votre faim créative, d’une manière ou d’une autre. Je vous souhaite un bon dimanche, et une bonne quinzaine! A très bientôt.
Gwenaëlle