Multi-tâches, vraiment?

Le vendredi soir, un petit marché se tient sur la place aux Marronniers de La Feuillée. Je vais y acheter mon pain, chez des boulangers-paysans qui cultivent leurs céréales et privilégient les circuits directs pour vendre leurs produits.

Il se trouve que leurs deux enfants sont scolarisés à La Feuillée, et que la jeune maman fait le marché avec eux. Et ça ne se passe pas bien. Les enfants, fatigués par leur journée à l’école, réclament l’attention de leur mère. Ils veulent un goûter, faire pipi, ou se disputent, comme le font tous les frères et sœurs.

Les clients aimeraient bien aussi un peu d’attention, mais c’est difficile, car les enfants monopolisent l’espace et la bande-son par leurs pleurs, leurs disputes et leurs demandes. La mère est submergée, et on ne peut éprouver que de la compassion. Alors, la plupart du temps, je prends mon pain, je paie et je m’en vais.

Cette situation, on la vit parfois dans tel magasin où l’hôtesse d’accueil doit orienter les clients, répondre au téléphone, assurer la reprise ou l’échange des articles. Elle a huit bras, mais toujours un seul cerveau, et le résultat, c’est qu’elle fait tout à moitié, ou mal et que les clients sont mécontents d’avoir eu affaire à un quart de personne.

Même si on nous a affirmé le contraire, nous ne sommes pas faits pour accomplir deux choses à la fois. On peut faire beaucoup, mais pas tout en même temps. On ne peut que passer d’une tâche à l’autre, et à chaque fois, nous remettre “dans le bain” nous demande un long temps d’adaptation. Mieux vaut travailler de manière séquentielle, une tâche après l’autre. C’est meilleur pour notre concentration, notre efficacité et notre satisfaction, au final.

Quand je peins, je peux mettre un podcast en fond sonore, mais je n’entends quasiment rien et surtout ne retient pas une seule information utile. C’est parce que peindre requiert d’être totalement présente et investie dans ce que je suis en train de faire. Mon cerveau n’est pas disponible pour autre chose.

Et je pense que cela est vrai au quotidien, mais aussi une manière plus large, dans les choix que l’on fait. Si l’on multiplie les activités, les relations, les tâches, on ressent une impression de fragmentation et de dispersion, qui laisse un goût amer d’insatisfaction. Mieux vaut choisir ce qui a le plus de sens, ce qui nous apporte le plus de joie ou d’opportunités, et se concentrer uniquement sur ça. Voir cinq personnes avec qui on peut avoir des conversations profondes plutôt que trente avec qui on ne va échanger que quelques mots superficiels.

Ces derniers temps, je suis en train de ré-orienter mon travail et ma communication. Je me rends compte que la partie “exploration artistique et transmission” de mon métier est celle qui m’apporte le plus de joie et de plaisir. C’est donc là-dessus que je vais mettre l’accent. Ça n’est pas évident de renoncer à ce qui est la base du métier d’artiste dans l’esprit des gens, car ça veut dire que je ne ferai probablement plus d’expositions pendant un moment. Mais pourquoi me forcer à “créer une œuvre” si ça a moins d’importance pour moi que chercher, expérimenter, imaginer, tester, et transmettre aux autres le fruit de mes découvertes?

J’aimerais savoir si vous aussi, vous aimeriez ré-orienter certaines choses dans votre vie, pour garder ce qui a le plus de sens, et vous apporte le plus de joie. Dites-moi! (la partie commentaire est tout en bas de cette page!)


C’était comment les Beaux-Arts en 1960?


Il est encore temps de vous inscrire au prochain, et premier, atelier en ligne que je propose. Pendant deux heures, je vous montrerai comment créer trois types de sketchbooks différents. Vous pourrez ensuite les décliner selon vos goûts et vos besoins! Le replay de l’atelier vous sera accessible pendant un an. L’atelier se tiendra grâce à l’application Zoom (un lien vous permettra de vous connecter très facilement).

C’est le 27 septembre, à 19h, et l’atelier est au prix de 25€. Nombre de places limité.


Ce week-end, j’organise des portes-ouvertes dans mon atelier de Botbihan. C’est l’occasion de me poser des questions sur les ateliers que je propose, le matériel, les supports, etc. Alors si vous êtes dans le coin, à l’heure où vous recevrez cette lettre, il sera encore temps de passer! Je vous attend!

Je vous souhaite une bonne fin de semaine et vous dis à bientôt!

Gwenaëlle

ps : c’est ici pour écouter le dernier podcast ou visionner la dernière vidéo.

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