Pourquoi tenir un journal?
Quand je dis aux personnes que je ne connais pas ou peu que je tiens un journal et écris tous les matins, depuis des années, cela les étonne toujours. Elles me questionnent alors sur la régularité, le nombre de pages et surtout ce que je fais avec ces carnets que je remplis. Est-ce je les relis? Est-ce que je m’en sers dans mon travail?
L’utilité des carnets du matin
La réponse aux deux questions est : oui. Je relis de temps à autre mes carnets. Parfois par simple curiosité : tiens que faisais-je il y a un an exactement? Mais le plus souvent, je les relis avec deux intentions.
D’abord voir ce qui a évolué et ce qui est resté stagnant. C’est encourageant de voir les progrès accomplis, même si cela se fait à la vitesse de l’escargot. Et la lumière apportée par la relecture sur ce qui n’a pas bougé éclaire crûment mes insuffisances… ce qui me donne aussitôt envie d’y remédier!
Ensuite je cherche dans mes cahiers des sujets potentiels de vidéos, d’articles de blog, de podcast, planqués comme des pépites de chocolat dans la crème glacée de mes réflexions. Je cherche ce qui a une portée plus universelle que le petit cercle restreint de mes soucis quotidiens.
Revenir en arrière grâce à cette relecture a plusieurs avantages. Le premier est de me rafraichir la mémoire. On ne peut pas se souvenir de tout, et au fur et à mesure que les mois passent, on oublie des détails, certains comportements qui nous ont dérangés, des attitudes qui nous ont étonnés. Relire ces pages du passé me permet souvent de confirmer que oui, mon intuition était bonne, et que j’ai bien fait d’agir dans le sens où je voulais.
Le second avantage que je vois dans cette pratique, c’est de discerner des courants qui demeurent, mais pour lesquels je n’ai pas forcément encore trouvé de solution. Il en va ainsi de l’écriture par exemple. Revenant douze mois en arrière, je peux constater que le désir d’écrire est là, mais qu’il ne trouve pas la bonne forme pour s’écouler. Pourquoi? Parce que je me dis des phrases du genre : ça ne sert à rien, encore des créations qui vont s’accumuler sans trouver de débouchés (comme mes peintures), il y a déjà tellement de voix, et de gens qui écrivent bien mieux que moi. J’ai beau connaitre la nature de ces phrases, je n’y suis pas moins sensible. Mais le dossier avance quand même puisque je me suis inscrite à un atelier d’écriture. La politique des petits pas!
Mes carnets sont l’espace où je réfléchis. J’y note les détails de ma vie, mes interrogations et mes découvertes. Ils sont aussi un terreau fertile pour y piocher des idées d’articles ou de vidéos en lien avec ma propre expérience : est-ce que je ne serais pas en train de m’auto-saboter là? C’est quoi le succès pour moi? Comment je peux rencontrer de nouvelles personnes dans la vraie vie? Est-ce que je n’aurais pas besoin d’un peu de légèreté dans un monde qui s’alourdit? Parfois, c’est un détail noté au fil des pages qui peut engendrer une image qui elle-même se ramifie en réflexion : un manège allumé dans la nuit, la curiosité d’un oiseau, les questions “cash” des enfants…
Les garder ou les jeter?
Dans son livre “The Artist’s Way”, Julia Cameron recommande de ne pas relire les pages du matin. Voire de les détruire. Pour moi, il n’en est pas question, car même si 80% du contenu se résume à de l’insignifiant et à une forme de répétition (je ne dors pas, je ne dors pas, je ne dors toujours pas…), ces carnets me renseignent sur ma vie, celle que je deviens au fur et à mesure que les jours passent. C’est un tamis à travers lequel le temps s’écoule mais sans disparaitre pour autant.
Ces carnets du matin, je les vois comme un tremplin pour aller de l’avant, une invitation renouvelée à me libérer de ce qui stagne et me pèse, à éliminer le superflu pour mieux chérir l’essentiel. C’est comme un encouragement que je m’adresse à moi-même à travers le temps : c’est bien, tu as fait des progrès, tu as réglé telle question qui te préoccupait, mis en place des actions qui te permettent de te sentir mieux, etc. Je n’y suis pas attachée, mais je sais que cette démarche contribue à donner du sens à ma vie. Et c’est quand même le plus important non?
A vous!
Je sais que certaines personnes aimeraient commencer un journal, mais hésitent à se lancer. Quand écrire et comment? Par quoi commencer? Y a-t-il des questions qui pourraient m’aider à démarrer? Et si je me sens ridicule? Si c’est votre cas, dites-moi si vous aimeriez trouver ici des conseils et des idées pour débuter.
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Je vous souhaite une bonne fin de semaine. Je me mets en vacances pour quinze jours. Quand à cette newsletter, elle prend un rythme mensuel. Ce qui ne m’empêchera pas d’écrire d’autres billets de temps en temps. Questions, réactions et commentaires sont toujours les bienvenus. Pour ça, il faut aller tout en bas de cette page, dans “Donner votre avis!”
A très bientôt!
Gwenaëlle
